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Le saviez-vous ?

Une planète no limit ?

On oublie trop souvent que les enjeux environnementaux ne concernent pas uniquement le climat et les émissions de CO2, mais également les inégalités sociales, la pauvreté, la pénurie de ressources, la perte de biodiversité…

Vers l’infini et l’au-delà ! (ou pas)

Depuis le milieu du XXème siècle, le développement économique a explosé, avec en même temps l’intensification des activités humaines corrélées à une forte croissance démographique. C’est ce qu’on a appelé la Grande Accélération. Et qui dit intensification des activités, dit également utilisation plus importante des ressources naturelles, comme l’eau, l’énergie, les terres ect… Car oui, rien ne se crée par magie ! Ca serait trop beau…

Le problème, c’est que la Terre n’est pas infinie : nos modes de vie contemporains ont entrainé une accumulation de GES dans l’atmosphère, une perte de biodiversité, une acidification des océans, une consommation irraisonnée de l’eau douce…

Ce constat affolant ne date pas d’hier ! Le rapport Meadows, qui remonte à 1972, alertait déjà sur les limites à la croissance. A l’époque, l’enjeu était d’éviter le dépassement. Trente ans plus tard, l’enjeu est de modifier nos modes de vie et de production pour revenir dans les limites de la planète.

Neuf limites planétaires

En 2009, une nouvelle approche a été développée par le scientifique suédois Rockström et son équipe de 28 experts internationaux en sciences de l’environnement.

Ils ont identifié les processus qui régulent la stabilité et la résilience de la Terre, en proposant des mesures quantitatives et qualitatives pour définir ces frontières planétaires dans lesquelles l’humanité peut continuer à se développer et à prospérer.

Les limites planétaires répondent donc à cette question toute simple en apparence : « jusqu’où la Terre peut-elle accepter les pressions qu’on lui fait subir, sans compromettre nos conditions de vie ? ».

Rockström et son équipe ont ainsi défini 9 limites planétaires, dont les domaines peuvent interagir mutuellement les uns sur les autres (par exemple: le changement climatique entraine une acidification des océans).

Dès 2009, 3 de ces 9 limites étaient déjà dépassées :

  • changement climatique,
  • érosion de la biodiversité,
  • perturbation du cycle de l’azote.

A partir de 2015, un 4ème seuil a été franchi : le changement d’utilisation des sols.

Début 2022, une 5ème limite a été dépassée, celle de l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère.(c’est le terme scientifique qui désigne la pollution chimique).

On meurt étouffés par nos produits chimiques et plastiques.

Olivier Fontan, ancien directeur exécutif du Haut Conseil pour le Climat

Pour résumer, début 2023, nous avons réussi à dépasser 5 limites sur les 9 existantes.

Vous remarquerez que, quand on parle de changement climatique, on pense souvent à la raréfaction des ressources fossiles ou minérales : celles-ci n’ont pas été prises en compte dans ces 9 limites planétaires car, le jour où elles seront épuisées, cela ne menacera pas notre existence.


Clairement, les 9 limites planétaires confirment, pour ceux qui en douteraient encore, que la croissance verte n’existe pas ! Qu’on roule X kilomètres avec une voiture diesel ou une électrique, qu’on mange X kilos de protéines qu’elles soient animales ou végétales, les ressources de la Nature ne sont pas infinies et par conséquent, nous épuisons notre planète jour après jour avec les modes de vie que l’on a actuellement.

Faut-il que les 9 limites planétaires soient dépassées pour que l’on écoute enfin les scientifiques qui tirent le signal d’alarme ? Nous nous approchons jour après jour du grand chelem !

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