Fourche - fourchette
Le saviez-vous ?

De la fourche à la fourchette

Le Pacte Vert a pour objectif de faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050. Ambitieux, non ? Parmi les axes identifiés pour atteindre cet objectif : la stratégie « De la fourche à la fourchette ».

La stratégie « De la fourche à la fourchette » aborde de façon globale les défis des systèmes alimentaires durables et identifie les liens entre santé, économie et environnement. Elle identifie également le besoin d’assurer la rémunération des producteurs, jusque là souvent malmenés, comme essentiel pour assurer cette transition.

Le travail réglementaire mené depuis des décennies par l’Europe a permis d’assurer une sécurité sanitaire ainsi qu’une offre de grande qualité pour les produits alimentaires. Dorénavant, s’ajoute à cela l’objectif de développer des produits durables. Certains pays européens sont plus avancés que d’autres sur cette dernière thématique. En moyenne, depuis 1990, les émissions agricoles européennes ont baissé de 20%. Les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas le seul mal de notre système alimentaire : à cela il faut ajouter les impacts sur la qualité de l’eau, de l’air, des sols… Malgré l’amélioration des pratiques, l’alimentation reste le principal levier pour atteindre la neutralité climatique.

Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le 3ème plus grand pollueur au monde derrière les Etats-Unis et la Chine, avec un rejet de 3,3 giga tonnes de gaz à effet de serre par an. 


L’Europe signale un besoin urgent de réduire notre dépendance aux pesticides et à la fertilisation minérale (les engrais chimiques), d’améliorer le bien-être animal et d’inverser la perte de biodiversité enclenchée depuis des décennies.

La transition vers un système alimentaire durable est une opportunité économique, aussi bien pour l’amont que pour l’aval de la filière : la demande des consommateurs a déjà commencé à évoluer.

Cette transition devra se faire également avec un changement de nos régimes alimentaires. Alors que 33 millions d’Européens restent en précarité alimentaire, 20% de la production est gaspillée, plus de 50% de la population adulte souffre de surpoids… Si notre régime alimentaire correspondait aux recommandations des nutritionnistes, nous réduirions  notre empreinte environnementale de façon significative, sans compter les économies pour les systèmes de santé.


La stratégie « de la fourche à la fourchette » a identifié des leviers pour l’agriculture, l’industrie agroalimentaire et la réglementation. Les principaux :

Agriculture :

  • Remaniement de la Politique Agricole Commune cette année, qui s’axera plus sur les résultats que sur les moyens et qui pourra rémunérer les agriculteurs pour le stockage de carbone qu’ils assurent dans leurs sols,
  • Réduction de l’utilisation des pesticides,
  • Réévaluation de la législation concernant le bien-être animal.

Industriels :

  • Reformulation des aliments transformés pour obtenir des produits plus sains et plus durables,
  • Développement de l’étiquetage nutritionnel et d’origine des produits.

Réglementation :

  • Identification de la provenance du gaspillage alimentaire de façon à le réduire,
  • Révision des indications « DLUO » / « DLC » qui ne sont pas comprises par le consommateur et sont sources d’un important gaspillage.

Source: Communication from the Commission of the European Parliament, the Council, the European Economic and Social Committee and the Committee of the Regions, A Farm to Fork Strategy for a fair, healthy and environmentally-friendly food system, European commission, Brussels, 20.5.2020 COM(2020) 381 final


Mon regard :

  • La future Politique Agricole Commune est une étape essentielle pour redessiner le paysage agricole de demain.
  • On ne peut pas compter uniquement sur les mesures informationnelles pour changer à court terme les habitudes de consommation : il faut que l’environnement alimentaire global soit modifié (source : Towards a Sustainable Food System, Group of Chief Scientific Advisors, Scientific Opinion No.8, Mar 2020).
  • Les nouveaux profils alimentaires attendus impliqueront de modifier les systèmes de production que l’on connait actuellement : les filières agro-alimentaires vont devoir s’adapter pour répondre à cette mutation.

Il était temps que l’Europe prenne en main la thématique de « l’alimentation durable ». Cette première ébauche reste encore très floue dans la pratique au quotidien. Une dernière chose : nous, consommateurs et citoyens, pouvons orienter dans un sens ou dans l’autre les décisions de la Commission Européenne, grâce à nos votes et à nos actes ! De plus, tout ne se joue pas à Bruxelles : l’alimentation de vos enfants se décide dans les mairies et les départements… Et ces choix alimentaires se répercuteront ensuite dans les filières agricoles !

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