limace
Le saviez-vous ?

Quelques astuces pour lutter contre les limaces.

Entre les hivers de plus en plus doux, avec peu de mortalité chez les ravageurs, la baisse drastique du nombre d’oiseaux potentiellement prédateurs, les limaces ont la belle vie dès que le printemps s’annonce plutôt pluvieux. Voici quelques astuces pour limiter les pertes dans votre potager.

Retrouvez la vidéo sur Youtube :


Protection :

La première chose à faire est de protéger vos plantes, et notamment les jeunes plants qui sont à la fois particulièrement fragiles et affreusement délicieux pour ces prédateurs baveux.

Certains jardiniers versent un cordon de cendre autour de leurs plantes pour empêcher les limaces de passer. Personnellement, je ne suis pas très fan de cette astuce car il faudra recommencer dès que la première pluie aura lessivé la cendre. De plus, l’épandage régulier de cendre peut malmener vos plantes, en entrainant un trop fort apport de potasse.

Pour le même effet, mais en mode plus durable, je préfère utiliser des coquilles d’œufs broyées que l’on saupoudre autour des plants. Le côté abrasif des coquilles va dissuader les limaces de trop s’approcher des endroits interdits. L’avantage que je vois aux coquilles par rapport à la cendre est la durabilité face aux épisodes de pluie. Quand vous retournerez la terre l’hiver suivant, les coquilles se dégraderont et apporteront du calcium dans votre terrain : c’est toujours ça de bon à prendre. Il suffit de penser à garder les coquilles tout au long de l’année (promis, ça ne sent rien !)

J’ai également croisé des jardiniers qui étaient fiers de balancer des éclats de verre dans leur potager. Alors oui, je veux bien croire que les limaces n’apprécient pas la plaisanterie, mais j’ai clairement du mal à appréhender l’effet à moyen terme de ces éclats de verre… Ce matériau inerte mettra plusieurs centaines d’années à se dégrader, sans parler du risque de coupures pour les jardiniers, les visiteurs, les animaux… Bref, cette astuce m’a vraiment laissée sceptique !

D’autres idées pullulent sur internet, que je n’ai pas testées (si vous tentez l’expérience, je veux bien vos retours car je suis curieuse !) : faire une ceinture de gaillet gratteron autour des plants (c’est la plante sauvage qui s’accroche comme un scratch à vos vêtements lorsque vous traversez un talus), ou une muraille avec des bogues de châtaignes.

Pour résumer : tout ce qui pique le ventre dissuade les limaces de se balader par là !

Diversion :

En parallèle, vous pouvez également attirer les limaces loin de vos cultures. C’est l’effet diversion. Pour cela, il suffit de trouver ce que les limaces préfèrent par rapport aux jeunes plants que vous avez.

Elles aiment notamment les épluchures de fruits et de légumes, qui sont bien plus faciles à croquer que s’il fallait escalader un plant de choux haut d’une quinzaine de centimètres. Oui, une limace c’est opportuniste, voire même faignant !

C’est également un animal qui adore la bière ! Vous pouvez ainsi installer à distance de votre potager un bol de bière ou une poignée d’épluchures végétales, pour attirer ces ravageurs loin de votre ligne de salades.

J’ai également remarqué une certaine appétence des limaces pour les déjections animales. Vous avez peut-être déjà vu des armées de limaces attablées sur une crotte de chien ? Ce constat m’a amenée à me demander si le fait de laisser une crotte à proximité du potager peut faire diversion. Peu ragoutant, je vous l’accorde; pas testé, je vous l’avoue : c’est une simple interrogation !

Répulsion :

Un autre levier pour protéger votre potager est de repousser les limaces hors des zones de culture.

Pour cela, vous pouvez tester une macération de thym et de romarin (les deux combinés ou seulement du thym ou seulement du romarin) que vous ferez épaissir avec de la farine de façon à obtenir une texture type gel, que vous verserez à proximité des plants.

La macération de feuilles de rhubarbe a également un effet répulsif sur ces bêtes gloutonnes.

Enfin, ce qui fonctionne encore le mieux pour faire fuir les limaces c’est tout simplement d’aller les chercher vous-mêmes. Au petit matin, quand la rosée est encore là, ou en fin de soirée quand l’humidité commence à retomber, prenez un petit seau et hop, direction le potager, pour attraper toutes les limaces que vous croiserez ! C’est un peu dégoutant, mais l’ambiance au jardin à ces heures de la journée est clairement plaisante et reposante. Je vous laisse ensuite le choix : soit vous les tuez en les coupant ou en les écrasant, c’est le plus efficace mais personnellement je n’y arrive pas, soit vous les balancez le plus loin possible dans des herbes hautes (ou dans le potager de votre voisin si vraiment vous le détestez de tout votre cœur, mais je ne serai pas tenue responsable de cette prise de décision…!)

Vous pouvez tout à faire combiner l’ensemble de ces leviers (protection, diversion, évacuation), c’est ainsi que vous maximiserez vos chances de gagner la guerre contre ces gourmandes acharnées.

Élimination :

Malheureusement, il arrive que l’infestation soit trop forte et trop avancée pour que cela suffise. Reste alors une dernière solution : l’élimination.

Si vous avez décidé de tuer les limaces ramassées, vous êtes déjà engagés dans cette étape.

Si vous avez installé un bol de bière pour les attirer, vous êtes déjà engagés dans cette étape (vous remarquerez quelques heures après une foule de limaces noyées dans ce breuvage trop attractif…)

Certains jardiniers adoptent également des canards coureurs indiens qui sont friands de ces fameuses bêtes baveuses. Si vous avez de la place chez vous et une âme d’éleveur qui sommeille en vous, c’est peut-être une solution intéressante à creuser.

Vous pouvez également tirer profit de la faune auxiliaire. C’est quoi ? Tous les animaux sauvages qui viennent au secours du jardinier alarmé. Dans le cas des limaces, il s’agit notamment du hérisson. Pour inciter ces héros épineux à rejoindre votre cause, installez donc dans votre potager des abris pour les motiver à venir habiter chez vous plutôt que chez votre voisin, et donc à manger vos limaces plutôt que celles d’à-côté ! Mais je préfère vous prévenir avant que vous ne soyez trop déçus : les hérissons se font aujourd’hui (malheureusement) très rares. Il est probable que votre abri reste inhabité un long moment…

Si malgré tous vos efforts naturels restent vains face à l’invasion des limaces, il restera alors un levier : la lutte chimique. Il existe dans le commerce des anti-limaces utilisables en agriculture biologique, qui pourront vous sauvez en dernier recours.


Je sais qu’il est très frustrant de voir ses jeunes plants se faire grignoter jour après jour. C’est du temps passé pour le semis et le repiquage, de l’argent mis dans les semences et le terreau. Je comprends et nous y sommes également confrontés chaque jour, mais j’essaie de garder à l’esprit qu’un taux de perte des plants est “normal”. C’est le prix à payer par le jardinier à la Nature pour pouvoir se régaler quelques semaines plus tard…

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