Le saviez-vous ?

Tout savoir sur la marmite norvégienne

Voici un mode de cuisson historique qui refait surface, après de longues années aux oubliettes… Economies d’énergies garanties !

Retrouvez la vidéo sur Youtube :


Un process vieux comme le monde (ou presque)

La marmite norvégienne existe depuis très, très longtemps. Il y a déjà une grosse centaine d’années, nos ancêtres avaient l’habitude de mettre à chauffer leur cocotte avant de la disposer à l’abri sous leur édredon, pour trouver un repas chaud et un lit douillet le soir en rentrant des champs. Il paraitrait que les pays scandinaves enfouissaient leur cocotte sous une épaisse couche de paille.

Toujours est-il que c’est au XIXème siècle qu’un Norvégien déposa un brevet pour les premières “cuisines automatiques” : la marmite norvégienne était née !

Ce mode de cuisson passive a été très répandu entre les deux guerres mondiales, avant d’être relégué aux oubliettes grâce à la baisse des prix de l’énergie. Il faut ensuite attendre les années 2000 et le mouvement Négawatt, visant à réduire les consommations d’énergie des ménages, pour que la marmite norvégienne revienne au gout du jour.

Tirer profit de l’énergie passive

Le concept est très simple : cuire passivement un plat. Concrètement, une marmite norvégienne doit répondre à 3 points :

  • réduire la convection, en empêchant la circulation de l’air,
  • réduire la conduction, en isolant au maximum,
  • réduire le rayonnement, en utilisant un réfléchissant.

Dans la pratique, il suffit d’amorcer classiquement la cuisson (au four, sur le gaz ou sur une plaque électrique). Une fois que le contenu bout, on met le plat dans la marmite norvégienne. L’isolation de la marmite va permettre au contenu de cuire tranquillement, sans apport d’énergie supplémentaire : c’est une cuisson passive.

Selon le degré d’isolation de la marmite norvégienne, on estime de 40 à 70 % la réduction des consommations d’énergie liées à la cuisson.

Quels bénéfices à la clé ?

Premièrement, une réduction de la facture d’énergies. Mais également un atout pratico-pratique : vous êtes certains que votre plat ne brulera pas et que les aliments ne colleront pas dans le fond. Enfin, comme pour les cuissons à basse température, les vitamines seront mieux préservées. Côté saveurs et textures, on retrouve les mêmes qu’avec une cuisson ‘normale’.

La conception de la marmite norvégienne

Vous pouvez trouver des marmites norvégiennes clé en main sur internet pour quelques centaines d’euros. Si vous êtes un tout petit peu bricoleur, vous pouvez la fabriquer vous-mêmes (c’est faisable: on l’a fait nous-mêmes et on n’est pas des supers bricolos !). Vous pouvez même utiliser des chutes de matériaux si vous avez fait des travaux chez vous : économies et écologie garantis !

Nos conseils :

  • mesurer le plat que vous utiliserez dans votre marmite norvégienne, afin de limiter au maximum l’espace libre dans la marmite : qui dit espace libre, dit pertes thermiques…
  • utiliser plusieurs matériaux pour respecter les 3 points évoqués précédemment (pas de circulation d’air, pas de conduction de chaleur, pas de rayonnement thermique).

Nous avons donc mesuré les dimensions de notre plat à cuisson longue (une marmite en fonte, avec une belle inertie thermique : elle garde très longtemps la chaleur). Nous avons pris un peu de marge pour pouvoir poser sereinement le plat bouillant dans la marmite : quelques centimètres de plus au niveau des poignées, pour passer les mains entre le plat et le coffrage de la marmite, avec des torchons.

Faites attention : le plat sera bouillant, si vous visez trop juste les dimensions, vous risqueriez de vous bruler !

Notre marmite norvégienne est constituée de 3 matériaux, de l’extérieur à l’intérieur :

  • une couche en bois, pour la solidité et l’isolation,
  • une couche en polystyrène, pour l’isolation,
  • une couche en aluminium, pour la réverbération (c’est le principe des couvertures de survie).

Tous ces matériaux peuvent être de la récup‘ : il n’y a pas besoin de grandes planches (sauf si vous fabriquez une marmite norvégienne pour un régiment…).

Quelques conseils pratiques

La marmite norvégienne est un peu volumineuse : elle prend rapidement de la place. Comme nous ne cuisinons pas des plats à cuisson longue tous les jours, on la range à la cave. Quand on en a besoin, on l’installe dans la cuisine, à proximité immédiate de la source de chaleur. Si vous devez traverser la maison avec votre plat bouillant, déjà vous augmentez les risques de chute et de brulures, ensuite vous perdez bêtement de la chaleur…

La cuisson passive est idéale pour les plats qui cuisent longtemps (ragouts, mijotés, pots au feu, soupes…), mais ne comptez pas dessus pour faire des grillades ou des poulets rôtis ! (c’est évident, mais mieux vaut préciser…).

Commencez la cuisson normalement, au four / gaz / plaque électrique. Amenez à ébullition une quinzaine de minutes. Couvrez votre plat et déposez-le délicatement et rapidement dans votre marmite norvégienne.

Chaque minute passée à l’extérieur correspond à une perte de chaleur, mais ne confondez pas vitesse et précipitation : faites attention de ne pas vous bruler !

Fermez la marmite et laissez cuire (sans rouvrir les couvercles !). En termes de temps de cuisson passive, cela dépendra du niveau d’isolation de votre marmite norvégienne.

Couramment, on estime qu’il faut doubler le temps de cuisson.

Quand vous avez terminé de cuire votre plat, laissez la marmite s’aérer. Il y aura de la condensation sur les parois : si vous ne le faites pas, ça risque de moisir…


Vous voilà incollable sur la marmite norvégienne ! Prêts à tenter l’aventure ?

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