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Le saviez-vous ?

Le mildiou sur tomates, c’est pas tabou !

Chaque année vous perdez la totalité de vos tomates en fin d’été à cause des attaques de mildious ? Voici quelques conseils pour éviter la casse !

Retrouvez la vidéo sur Youtube :


Le mildiou, ça sort d’où ?

Le mildiou est une maladie cryptogamique (essayez de caser ce mot au scrabble et vous gagnerez la partie à coup sûr !), c’est à dire qu’elle est causée par un champignon (en l’occurrence, deux : Phytophthora infestans et Phytophthora parasitica).

Ces champignons “hibernent” dans la terre, sous forme de spores. Sous cette aspect, ils sont quasiment immortels : ils résistent à la pluie, au gel, aux chaleurs, à la sécheresse… Et quand les conditions sont propices, ils sortent de cette espèce d’hibernation pour se développer.

Quand il pleut, les gouttes de pluie qui tombent sur le sol entrainent le soulèvement de particules de terre (qui contiennent potentiellement ces spores de champignons). Expulsées jusque sur les feuilles les plus basses de vos pieds de tomates, les spores trouvent un milieu de vie idéal : de l’humidité (la pluie ou la rosée matinale) et de la chaleur (dès 10 °C !!). Cet effet “splash” est le début de prolifération de Phytophthora infestans et Phytophthora parasitica.

Vous l’aurez compris, c’est surtout l’eau qui est le facteur déclencheur des attaques de mildiou !

En cas de sécheresse, les spores n’ont pas l’environnement adéquat pour “ressusciter”. C’est pour toutes ces raisons qu’on observe généralement les attaques de mildiou en fin d’été, après de gros orages.

Températures douces et fort taux d’humidité sont le combo gagnant pour Phytophtora !

Le mildiou se déclare d’abord sur les feuilles. Le signe ? Des auréoles brunes sur les feuilles. Les attaques sont généralement très rapides : surveillez régulièrement vos pieds de tomates. Une fois que les tomates en tant que telles sont touchées, c’est fichu !

Bon alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Comme tout, mieux vaut privilégier la prévention !

  1. Si vous le pouvez, implantez vos pieds de tomates à l’abri de la pluie, car cette dernière est le premier élément déclencheur du mildiou.
  2. Espacez vos pieds de tomates. Quand ils sont implantés trop proches les uns des autres, si l’un d’entre eux est touché, il est fort probable qu’il refile le mildiou à ses voisins (“la distanciation physique”, ça vous dit quelque chose ?)
  3. Faites attention quand vous arrosez. Si vous êtes amenés à arroser vos pieds de tomates, évitez de mettre de l’eau sur les feuilles (rappelez-vous : le mildiou aime les conditions humides…) et allez-y tranquillement (sinon gare à l’effet “splash” !!)

Éviter à tout prix l’effet “splash”

Vous l’aurez compris, c’est l’effet “splash” qui déclenche dans la majorité des cas les attaques de mildiou. Pour l’éviter, en plus des gestes barrières cités précédemment (désolée, c’est plus fort que moi ^^), vous pouvez également mettre en place un paillage.

Que ce soit de la vraie paille ou tout simplement la tonte de votre pelouse (si l’herbe n’est pas montée en graines !! Sinon vous allez ensemencer votre potager avec des mauvaises herbes…), le paillage entre les pieds de tomates et entre les rangs permet d’éviter de laisser la terre nue. S’il pleut (et il finira bien par pleuvoir un jour ou l’autre !), les gouttes d’eau qui tombent ne soulèveront pas de particules de terre. Et donc il y aura moins de risques que les spores de Phytophthora se retrouvent sur les feuilles…

En plus de ça, le paillage permettra de mieux retenir l’eau de pluie et d’arrosage dans le sol, en limitant les phénomènes d’évaporation : vos pieds de tomates vous remercieront, car il s’agit de plantes gourmandes en eau.

Que faire quand le mildiou est arrivé ?

Malheureusement … plus grand chose !

Certains jardiniers utilisent de la bouillie bordelaise (avec un impact environnemental reconnu, même si l’utilisation de ce produit est autorisée), d’autres vaporisent toutes les semaines dès le printemps du bicarbonate (un poil chronophage…), d’autres boostent la santé de leurs tomates avec des purins d’ortie ou de prêle pour qu’elles aient la force de combattre les champignons. Vous pouvez tenter ces astuces et voir ce qui fonctionne chez vous.

Quoi qu’il en soit, le premier geste indispensable est de couper les feuilles dès que vous voyez apparaitre les premières taches brunes. Si vous mettez ces feuilles au compost, vous risquez de le réensemencer avec les spores de Phytophthora. La meilleure des solutions est de mettre ces déchets là dans le bac de déchets verts, pour les évacuer de votre potager. Dans la même idée, lorsque vous taillez les gourmands, ne les laissez pas aux pieds : cela risque de servir de garde-manger et d’abri pour Phytophthora (s’ils ne sont pas touchés par le mildiou, dans ce cas vous pouvez les mettre au compost sans risque de propagation).

Enfin, dès que vous vous apercevez que les tomates sont touchées par des taches brunes, c’est la fin. Arrachez le pied et mettez-le dans le bac de déchets verts. Il n’y a plus rien à faire.

Si cela peut vous rassurer, il est “normal” que le mildiou se déclare en fin de belle saison (à partir de la fin septembre dans la partie Nord de la France) : c’est le cycle classique de prolifération de ces champignons et cette étape de “décès” des pieds de tomates est quasiment inévitable… Plus vous la retarderez, mieux ça sera, mais vous n’y couperez pas (à moins d’être ultra chanceux !)

Les tomates des pieds malades sont-elles encore comestibles ?

Si seulement quelques feuilles sont touchées par le mildiou, vous pouvez consommer les tomates. Elles risquent d’être moins savoureuses que celles des pieds sains. Elles se conserveront très mal : mangez-les dans la journée. En revanche, si elles sont touchées par le mildiou (taches sur la tomates), le goût sera vraiment mauvais, vous n’aurez vraiment aucun plaisir à les consommer….

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