Cueillette sauvage, bienfaits et conseils
Pratique ancestrale, puis peu à peu mise aux oubliettes, la cueillette sauvage fait son grand retour dans notre société. Que peut-on espérer de ce juste retour aux choses simples, naturelles et matérielles ? Quelles précautions prendre en tant que cueilleur ?
Attraper un panier, un sécateur, un couteau, une paire de gants. Enfiler des baskets, des bottes ou des sandales. Le matériel dépendra bien entendu de la saison et des plantes que vous souhaitez cueillir. Quoi qu’il en soit, c’est une pratique que j’adore et qui me permet de me reconnecter en douceur avec la Nature. Partir en promenade, ramener des trésors, profiter du grand air : déconnecter de la frénésie d’un monde de surconsommation et découvrir les beautés de la région. Voilà un programme alléchant !
Mon premier conseil est de privilégier un panier ou des sacs en tissus. Evitez à tout prix les sacs plastiques : les plantes ne respireront pas et risqueront de faire une sale tête quand vous les sortirez du sac en fin de promenade… C’est d’autant plus vrai pour les champignons qui sont très riches en humidité !
Réfréner son envie d’aventure.
Acacia, lavande, pâquerettes, trèfles, mures, noisettes, sureau noir, orties, pissenlits… La liste est longue !
Mon premier conseil: assurez-vous de ne cueillir que les plantes dont vous êtes sûrs et certains ! Certaines espèces peuvent se ressembler, avec le risque de tomber sur la version toxique. C’est le cas par exemple de l’ail des ours (très bon en pesto), dont les feuilles peuvent ressembler au muguet (qui est toxique)… Ou de la carotte sauvage comestible et de la cigüe mortelle. C’est également valable pour les champignons !
Sentez, observez, apprenez. En cas de doute, ne vous aventurez pas à faire des essais ! Certains pharmaciens peuvent vous confirmer l’espèce cueillie, mais ils se font de plus en plus rares à prendre le risque de conseiller les cueilleurs. Dans le doute, ne cueillez pas et laissez la Nature tranquille. Autrement, vous risqueriez, au mieux une intoxication alimentaire, au pire la mort.
Ah, et un détail : ne mélangez pas dans votre panier une plante inconnue avec les comestibles dont vous êtes sûrs. Cela évitera de malencontreux mélanges en fin de promenade et transferts de substances potentiellement dangereuses…
Il existe également de nombreuses associations qui proposent des stages de botanique pour monter en compétences sur ce sujet. Si vous êtes totalement débutant, je vous conseille fortement de commencer par une initiation ! Vous y apprendrez à reconnaitre les espèces, mais également à cibler les environnements propices au développement de telle ou telle plante.
Où aller faire ses cueillettes ?
Première chose, assurez-vous que vous n’êtes pas dans un parc naturel : dans certains endroits, toutes formes de cueillettes sont formellement interdites afin de protéger la nature. Il existe également des régions où, pour certaines plantes, des quantités maximales sont autorisées par personne. Renseignez-vous avant de partir à l’aventure.
Si vous allez dans un pré, l’idéal est de demander l’autorisation au propriétaire. Si la parcelle est clôturée, bien entendu on n’entre pas. Et oui, on reste poli et on respecte la propriété des autres !
Personnellement, j’apprécie beaucoup la cueillette sur les bords de chemins. Dans ce cas, je choisis des sentiers éloignés des routes, pour éviter les résidus de gaz, pneus et autres particules que je ne souhaite pas voir dans mon assiette.
Pour certaines plantes, comme les bleuets, vous pouvez les trouver à proximité des champs. Dans ce cas, privilégiez les parcelles cultivées en agriculture biologique pour éviter de cueillir malencontreusement quelques jours après un éventuel épandage de produits chimiques.
Toujours respecter la Nature
La Nature est généreuse et nous offre des brassées de magnifiques végétaux. Le cueilleur doit respecter son environnement, pour le préserver et lui permettre de se renouveler. Pour cela, ne cueillez que la quantité dont vous avez besoin : on ne gaspille pas ces richesses !
Si vous cueillez tout à un seul endroit, vous allez épuiser les plantes. Prélevez un peu à un spot, puis allez voir ailleurs de façon à “diluer la pression anthropique“. C’est indispensable pour pérenniser la cueillette.
Ne cueillez pas toutes les feuilles, n’arrachez pas les racines, ne cassez pas les branches ! La plante doit pouvoir se remettre rapidement du prélèvement que vous avez réalisé. Si elle meure après votre passage, vous n’en aurez plus lors de la prochaine campagne, ni les cueilleurs suivants, ni les animaux qui consomment habituellement cette plante.
Le cueilleur tire profit de la Nature : il convient donc qu’il en prenne soin ! (c’est généralement le cas, mais mieux vaut le rappeler…).
Quelques conseils supplémentaires
Passez toujours les plantes récoltées sous un filet d’eau, afin d’ôter les poussières, insectes et autres feuilles mortes qui traineraient.
Pour éviter tout risque de larves et de parasites, vous pouvez faire cuire vos cueillettes.
Pour profiter des aromates (origan, thym, romarin, menthe…) ou préparer des tisanes en hiver (menthe, mélisse, ortie…), vous pouvez les faire sécher. Je vous ai déjà partagé mes conseils sur ce sujet, dans une vidéo.
Les plantes cueillies dans la Nature sont généralement beaucoup plus riches en oligoéléments et vitamines que leurs comparses cultivées dans nos jardins. Les végétaux sauvages sont gorgés de nutriments. Ils sont également souvent bien plus savoureux : vous serez surpris des goûts que vous obtiendrez avec une salade de pissenlits cueillis au printemps, avec l’origan cueilli en été qui apportera du soleil dans vos sauces tomates, avec le sureau glané à l’automne qui vous offrira des sirops voluptueux…