A la découverte de l’or de nos campagnes
Le miel est réputé depuis des millénaires pour toutes ses magnifiques vertus, mais comment le choisir pour être certain de bénéficier de ces propriétés ?
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A l’origine, les abeilles…
Avant de parler de miel, revenons à sa fabrication. Ce sont les abeilles qui le produisent en butinant. Elle récolte le nectar des fleurs, qui contient du saccharose, sucre composé de glucose et de fructose. Grâce à des enzymes présentes dans la salive des abeilles, la liaison unissant glucose et fructose est rompue. Le produit issu de cette digestion est stocké dans les alvéoles de la ruche, mais il est encore trop liquide et contient trop d’eau pour se conserver correctement. Les abeilles vont donc ventiler au-dessus des alvéoles de la ruche pour que l’eau s’évapore. Dès que le taux d’humidité du produit passe en dessous des 20%, les abeilles scellent l’alvéole avec un opercule de cire. Le miel est prêt !
Attention à la qualité du miel acheté !
Les Européens sont de gros consommateurs de miel et importent près de 40% de leur consommation.
En mars, une enquête menée par l’Office Européen de la Lutte Antifraude a montré que la moitié des miels importés sont frelatés, via notamment l’ajout de sirops de sucre. Deux pays importateurs sont ciblés : la Chine et la Turquie.
Office Européen de la Lutte Antifraude, 2023
Alors, comment choisir son miel pour avoir un produit de qualité ?
La première chose à vérifier : la provenance du pot de miel. S’il est indiqué “provenance UE et hors UE”, passez votre chemin ! Malheureusement, même les miels étiquetés “provenance UE” ne sont pas toujours dignes de confiance. Par exemple, l’Espagne importe beaucoup de miel d’origine de Chine…
Privilégiez les miels français, avec une IGP ou indiquant une origine géographique précise. Si vous avez la chance d’avoir un apiculteur près de chez vous : foncez !
Quels ingrédients dans mon pot de miel ?
Le miel peut être monofloral, c’est à dire issu d’une plante unique (tilleul, sapin, acacia…). D’ailleurs, en parlant de “miel de sapin” on fait une erreur : il s’agit de miellat. En effet, pour les résineux, les abeilles ne butinent pas le nectar des fleurs mais “exploitent les excréments” des pucerons et autres insectes suceurs de sève. Ces insectes éjectent le miellat (produit issu de leur digestion) sous forme de goutelettes sucrées qui se déposent sur les aiguilles : c’est ce miellat que récupèrent les abeilles pour remplir notre “bocal de miel de sapin”.
Les miels monofloraux indiquent donc le nom de la plante en question. Pour pouvoir apposer l’étiquette “miel de tilleul” par exemple, les apiculteurs doivent pouvoir prouver que les abeilles n’ont bien butiné que des tilleuls. Des analyses en laboratoire peuvent le prouver : chaque miel a une carte d’identité propre selon les plantes dont il est issu.
Les miels plurifloraux, comme leur nom l’indique, sont fabriqués à partir de mélange de fleurs. Ils peuvent être caractérisés par la région d’origine (miel des Alpes, miel de Provence…) mais souvent il s’agit simplement de l’indication “miel de printemps”, “miel de forêt”, “miel toutes fleurs”…
Dans tous les cas, dans un bocal de miel, il ne doit y avoir qu’un seul ingrédient : du MIEL, rien d’autre (pas de sirop de glucose, pas d’amidon, pas de colorant). Cela peut être un mélange de miels extraits à froid (sans chauffage ou pasteurisation). Tous les autres, ce ne sont pas des miels !
Mon miel peut-il cristalliser ?
S’il cristallise c’est plutôt bon signe ! Lorsqu’il vient d’être récolté, le miel est très liquide. Avec le temps, il peut cristalliser naturellement, plus ou moins rapidement selon le type de fleurs. Un faux miel, produit avec du sirop de glucose par exemple, restera toujours liquide ou cristallisera en dessinant des couches.
Mon miel de Provence n’a jamais exactement la même couleur !
Et oui, la Nature change constamment, c’est ce qui en fait sa beauté ! La couleur d’un miel peut varier d’un pot à un autre, selon la saison ou la météo… (c’est valable pour le miel de Provence, mais également pour toutes les autres origines !) Un faux miel lui est parfait : sa texte lisse est identique d’un pot à l’autre. Effectivement, les processus agroalimentaires sont maitrisés d’un bout à l’autre de la chaine et permettent d’obtenir un produit identique quelle que soit la saison…
Un test simple à faire :
Si vous avez un pot de “miel” et que vous voulez vérifier s’il s’agit de vrai miel ou d’un truc chimique, prenez un verre d’eau et déposez dedans une cuillère de miel. Le vrai miel va se déposer dans le fond et fera des grumeaux : il faut le remuer pour qu’il se dissolve. A l’inverse, un miel transformé contient plus d’eau, ce qui fait qu’il se dissoudra très rapidement dans l’eau.
Voilà, vous êtes maintenant incollable sur les miels et comment les choisir pour mettre toutes les chances de votre côté pour acheter un produit d’exception. Si vous êtes encore sceptique sur la qualité de votre miel, une dernière solution : installer des ruches !
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